L’industrie de la mode se dirige vers la fin de la discrétion du luxe, alors que le PDG de Valentino, Rachid Mohammed Rachid, prévoit que les consommateurs fortunés se tourneront à nouveau vers des créations audacieuses.
Rachid Mohammed Rachid a souligné que la nomination d’Alessandro Michele en tant que directeur créatif de la maison italienne représente un nouveau tournant pour Valentino après que la maison l’a annoncé le mois dernier.
Alessandro Michele, connu pour son travail remarquable chez Gucci précédemment, est réputé pour ses créations excitantes et luxueuses d’inspiration bohème, suggérant que Valentino pourrait s’éloigner des styles simples et des couleurs unies qu’affectionnait précédemment Pier Paolo Piccioli, qui était plus enclin à une forme de luxe discret qui a gagné en popularité après la pandémie de COVID-19.
Rachid Mohammed a déclaré lors d’une interview télévisée : “Nous savons que le luxe discret a dominé ces dernières années, et je crois, comme beaucoup dans le monde de la mode, qu’il touchera bientôt à sa fin. Les couleurs audacieuses et les motifs vont revenir en force et nous nous préparons à cela.”
Les collections de Piccioli ont attiré beaucoup d’attention en raison de leur élégance et de leur palette de couleurs distinctives. Il y a deux ans, la marque a présenté une collection automne-hiver entièrement rose vif. Lors de son dernier défilé lors de la Fashion Week de Paris le mois dernier, Piccioli a présenté plus de 60 looks, les mannequins portant uniquement des pièces noires, allant de robes brodées à des robes transparentes.
Le choix d’Alessandro Michele pour Valentino a surpris le monde de la mode, alors que les ventes de Gucci sous sa direction ont presque triplé entre 2015 et 2019, attirant les jeunes générations, la société collaborant avec d’autres marques telles qu’Adidas.
Cependant, lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé, les ventes de Gucci n’ont pas réussi à suivre le rythme de concurrents plus forts comme Louis Vuitton, et la société mère, Kering, a rompu avec le designer à la fin de 2022. En ce qui concerne Valentino, la société qatarie Mayhoola en détient le contrôle, ayant vendu une participation de 30% à Kering l’année dernière.
Mohammed Rachid a souligné que les conditions restent difficiles pour les produits de luxe. Au début de l’année, on s’attendait à ce que les marchés du luxe enregistrent une croissance comprise entre 2% et 4%. Selon lui, il sera probablement bien inférieur à cela, peut-être un échec. La réalité est que l’Europe et les États-Unis sont encore stables jusqu’à présent et que la Chine reste faible, notant qu’il y a des signes de reprise en Chine qui pourraient se produire au second semestre de l’année.
