GENZ : Une leçon de communication que nous refusons d’apprendre


La Génération Z ou la GenZ n’est pas seulement « connectée » ou « digitale ». Elle est marquée par une colère sourde, une lucidité précoce et une rancune que les images de violences ont ancrée profondément dans sa mémoire collective.

Chaque vidéo, chaque photo qui circule d’un manifestant pacifique matraqué ou humilié n’est pas un fait divers : c’est une blessure qui s’imprime dans l’imaginaire de toute une génération. Et ces blessures, qu’on le veuille ou non, deviennent des traumatismes durables. Beaucoup de jeunes aujourd’hui n’ont pas seulement la peur de descendre dans la rue, ils portent aussi la honte d’avoir été réprimés pour avoir simplement parlé.

Pendant que l’État choisit trop souvent le silence, ou la force, les jeunes eux, se sont tournés ailleurs. Pas vers la télévision ni les journaux classiques. Mais vers Discord, Telegram ou d’autres espaces communautaires où la parole est libre, horizontale, sans filtre. Pourquoi ? Parce qu’ils savent qu’ici, on les écoute. Parce que là, ils reprennent le contrôle du récit. Parce qu’ailleurs, on leur parle de haut, on leur explique ce qu’il faut penser, on leur impose une vérité officielle.

Or, dans un monde où l’information circule à la vitesse de la lumière, le silence officiel n’est plus neutre. Il devient un message en soi : celui du mépris, de l’indifférence ou du refus d’écouter. Et face à ce vide, la jeunesse s’organise, invente ses propres canaux, construit ses propres récits.

Nous devrions en tirer une leçon simple : la communication n’est plus une parole verticale. Elle est un dialogue, parfois chaotique, mais nécessaire. Elle demande de la transparence, de l’écoute et du courage. Car la stratégie du silence et de la matraque a un coût : elle détruit la confiance, elle alimente la colère, et elle abîme durablement l’image d’un pays que nous aimons.

L’époque de la « zerwata » doit disparaître. Définitivement. Sans retour. Parce que ce n’est pas à mon image. Ce n’est pas à la vôtre. Et ce n’est pas à l’image du pays que nous voulons construire, ni de celui que nous voulons montrer au monde.

La Génération Z nous tend un miroir. Libre à nous de détourner le regard — mais dans ce cas, qu’on ne s’étonne pas qu’elle choisisse de raconter l’avenir sans nous.

Si vous ne parlez pas avec la Génération Z, la Génération Z parlera sans vous

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